La lutte contre le changement climatique et les réglementations qui en découlent poussent toujours plus le secteur industriel, responsable de près de 20% des émissions de gaz à effet de serre, à réduire sa consommation énergétique.
Essentielle à la majorité des procédés de fabrication et des utilités industrielles, l’énergie est un élément significatif de la compétitivité des acteurs de l’industrie. Son coût, ses variations à venir et l’impact environnemental qui découle de sa consommation doivent orienter l’effort d’innovation industrielle vers des technologies plus économes en énergie mais aussi l’adoption de nouveaux comportements plus durables.
Plus qu’un effort, c’est une nécessité. En tant qu’acteurs économiques, il est essentiel d’être attentif à la consommation et la transformation d'énergie dans les usines pour appréhender des stratégies d’amélioration de leur performance.
Quelles sont les marges de manœuvre face à une facture d’énergie qui s’envole ? Comment améliorer sa performance énergétique tout en anticipant l’évolution de son activité ?
A l’aune du 15e anniversaire des premières délivrances des certificats d’économies d’énergie, du 2e anniversaire de l’ouverture des CEE aux sites EU-ETS et à l’approche de la 5e période du dispositif des CEE, l’urgence climatique nous enjoint d’accélérer la décarbonation de l’industrie en France.
Le gisement d’économie d'énergie dans l’industrie pour les 10 prochaines années (2021-2030) est connu et semble considérable (correspond à quasi 1000 TWhc selon le scénario haut de l’ADEME). Le plan de relance français prévoit pour sa part 1,2 milliard d’euros dédié à la décarbonation (dont 300 M€ au titre du mécanisme européen de relance et de résilience) sur 2021-2022.
Sur le long terme, deux éléments de contexte viennent accroître le manque de visibilité sur la pérennité de ce dispositif qui pourtant a fait ses preuves. D’une part, l'Union Européenne vient de rehausser son ambition climatique pour 2030, et la France devra prendre sa part de l'effort.
D’autre part, la fin du plan de relance pourrait signifier la fin des financements associés après 2022. Or, sans financement incitatif, les objectifs de 2030 ne seront jamais atteints. Déjà très ambitieux, le plan France Relance a démontré la capacité de la France à s’engager dans la voix de la décarbonation à l’aide de projets innovants et viables économiquement. Mais que faire pour la suite ?
Plusieurs think tanks appellent à se saisir du plan d’investissement « France 2030 » qui sera présenté en octobre prochain pour soutenir massivement la décarbonation. L’IDDRI rappelle qu’il est nécessaire de préciser comment les financements en faveur du climat pourraient être maintenus ou compensés. L’I4CE estime nécessaire, si la France veut arriver à la neutralité carbone en 2050, de multiplier son effort actuel par 2,5. Dans ce contexte, Benoît Leguet, Directeur Général d’I4CE, a plaidé pour une loi de programmation des finances publiques consacrée au climat.
Neutrali a réalisé un livre blanc afin de faire le point sur les bénéfices des opérations spécifiques et combien elles peuvent contribuer à décarboner l’industrie française.